La QVT, devenue depuis 2020 la QVCT, vise à améliorer les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur activité, ainsi que leur bien-être au quotidien.
L’intégration des conditions de travail a permis de recentrer les démarches de santé et sécurité des entreprises sur l’organisation du travail en lui-même : charge de travail, prévention des risques, autonomie, égalité…
La QVCT intègre des obligations légales pour l’employeur, notamment en matière de prévention et d’évaluation des risques professionnels. Cet article fait le point sur les obligations des entreprises, les moyens d’être en conformité avec la loi, ainsi que les sanctions encourues en cas de non-respect.
💡 QVT : les obligations employeur en un coup d’œil
Les obligations générales (toutes les entreprises)
- Assurer la sécurité et la santé physique et mentale des salariés.
- Mettre en place des actions de prévention des risques professionnels.
- Élaborer, mettre à jour et exploiter le DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels).
- Informer et former les salariés sur les risques liés à leur activité.
- Adapter le travail aux capacités des salariés.
Les obligations des entreprises de 50 salariés et plus
- Organiser une négociation tous les 4 ans sur l’égalité professionnelle (femmes/hommes) et la QVCT.
- Élaborer un PAPRIPACT (Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail).
- Publier un index sur l’égalité professionnelle homme/femme.
- Associer le CSE à la démarche QVCT.
Les risques encourus en cas de non-respect
- Sanctions civiles : Réparation du préjudice en cas de faute inexcusable (maladie pro ou accident).
- Sanctions pénales : Amende, peine de prison possible en cas de mise en danger d’autrui.
- Sanctions administratives : Mise en demeure, suspension d’aides, sanctions financières…

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Le cadre légal et les évolutions de la QVT vers la QVCT
La QVT, initialement centrée sur le bien-être au travail, a évoluée avec l’Accord National Interprofessionnel de 2020 pour devenir la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail).
Pour les entreprises, cela marque un passage d’une logique de confort à une logique de transformation du travail en lui-même.
Pour toutes les entreprises, la mise en place d’une démarche QVCT doit donc avoir pour objectif d’améliorer les conditions de réalisation du travail (ergonomie des postes, charge mentale, prévention santé et sécurité…).
Mais, ses enjeux ne se limitent pas seulement au bonheur des salariés ! Performance, transition écologique, responsabilité sociétale, attractivité et marque employeur sont également au cœur des stratégies QVCT, qui deviennent un levier stratégique pour répondre aux défis des entreprises françaises.
Les obligations générales applicables à tous les employeurs
Quel que soit le secteur ou la taille de l’entreprise, tout employeur est légalement tenu de garantir la santé et la sécurité de ses salariés. Ces obligations reposent sur des principes fondamentaux du Code du travail et constituent la base de toute politique de prévention et de qualité de vie au travail.
1. Obligation de sécurité physique et mentale
L’employeur est soumis à une obligation de sécurité de moyen renforcé, ce qui signifie qu’il doit démontrer avoir pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir les atteintes à la santé physique et mentale des travailleurs.
Cela inclut notamment la prévention des risques professionnels :
- Risques physiques : chutes, manutention manuelle, équipements dangereux, etc.
- Risques chimiques : exposition à des substances nocives, produits dangereux.
- Risques psychosociaux (RPS) : stress, surcharge de travail, violences internes ou externes, isolement…
2. Évaluation et gestion des risques professionnels
- L’employeur doit évaluer les risques dans chaque unité de travail.
- Il doit consigner les résultats dans un Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), obligatoire dans toutes les entreprises, à mettre à jour au moins une fois par an (et à chaque changement important).
- Cette évaluation doit déboucher sur des actions concrètes de prévention, ainsi que des mesures d’information et de formation des salariés concernés.
3. Information, formation et organisation
L’employeur a l’obligation de former et informer les salariés sur les risques liés à leur activité et les moyens de s’en protéger. Cette obligation concerne notamment :
- Les nouveaux embauchés,
- Les salariés changeant de poste,
- Les intérimaires ou stagiaires,
- Ceux qui reprennent leur activité après une absence prolongée ou un arrêt maladie.
Il doit également adapter l’organisation du travail pour protéger la santé des salariés :
- Mise à disposition d’équipements de protection individuelle (EPI) adaptés,
- Aménagement des horaires en cas de conditions climatiques extrêmes (ex : canicule),
- Prise en compte de l’ergonomie des postes de travail, de la charge de travail et des contraintes spécifiques liées à l’activité.
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Obligations spécifiques selon la taille de l’entreprise
Les obligations en matière de QVCT varient en fonction de l’effectif des entreprises. Au-dessus de 50 salariés, les employeurs ont de nouvelles obligations formelles.
Entreprises de moins de 50 salariés
Ces entreprises doivent appliquer l’ensemble des obligations générales en matière de santé et sécurité au travail : prévention des risques, élaboration du DUERP, formation…
Le Code du travail ne rend toutefois pas obligatoire la mise en place d’une politique structurée de QVCT.
Les TPE et PME peuvent mettre en place de nombreuses actions dans une logique d’amélioration continue (ajustement des postes, aménagement du temps de travail…).
Entreprises de 50 salariés et plus
À partir de 50 salariés, plusieurs obligations s’ajoutent :
- Négociation obligatoire tous les 4 ans avec les représentants du personnel (en présence d’une section syndicale) selon le Code du Travail, portant sur la QVCT et l’égalité professionnelle.
- Publication d’un index sur l’égalité professionnelle homme/femme.
- Consultation annuelle du CSE sur la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi.
- Élaboration du PAPRIPACT (Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail) depuis la loi santé au travail de 2022 : document qui liste les mesures prévues pour réduire les risques professionnels.
Sanctions en cas de non-respect des obligations
Le non-respect des obligations légales liées à la QVCT expose l’employeur à des sanctions civiles, pénales et administratives, en fonction de la gravité des manquements constatés.
Sanctions civiles
En cas de faute inexcusable, notamment si un accident du travail ou une maladie professionnelle survient alors que l’employeur n’a pas pris les mesures de prévention nécessaires, il peut être tenu de réparer intégralement le préjudice du salarié.
Le salarié peut aussi rompre son contrat de travail de manière anticipée (prise d’acte ou résiliation judiciaire), avec possibilité d’obtenir des dommages et intérêts devant le conseil de prud’hommes.
Sanctions pénales et administratives
Si l’employeur expose un salarié à un risque identifié sans prendre les mesures adéquates, il peut être poursuivi devant le tribunal correctionnel pour manquement à son obligation de sécurité.
En cas d’accident du travail mortel non déclaré à l’inspection du travail dans les 12 heures, l’employeur s’expose à une amende de 5e classe pouvant aller jusqu’à :
- 1 500 € pour une personne physique (3 000 € en cas de récidive),
- 7 500 € pour une personne morale (15 000 € en cas de récidive).
La DDETS (Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités) peut également infliger des sanctions administratives (mise en demeure, suspension d’activité, retrait d’aides publiques…).
Sanctions en cas d’absence de négociation QVCT obligatoire
Si l’employeur ne respecte pas son obligation de négociation sur la QVCT et l’égalité professionnelle, il peut faire l’objet :
- D’une mise en demeure de l’inspection du travail,
- D’un redressement par l’URSSAF en cas de contrôle,
- De la suppression d’aides publiques (subventions, exonérations de charges, etc.).
Le respect des obligations liées à la QVCT n’est donc pas seulement une bonne pratique RH : c’est une exigence légale dont les manquements peuvent coûter cher, tant sur le plan financier que juridique.
Articuler QVCT et performance de l’entreprise
Complémentarité entre QVCT et prévention des risques
La QVCT complète et renforce la démarche de prévention des risques professionnels, notamment dans une logique de prévention primaire, c’est-à-dire en agissant en amont sur les causes des risques.
En s’appuyant sur le travail réel, la QVCT permet d’améliorer durablement les conditions de travail et d’installer une culture d’amélioration continue, bénéfique pour la santé, la performance et la satisfaction des clients.
QVCT comme levier d’attractivité et de fidélisation
En répondant aux attentes croissantes des salariés en matière de sens du travail, d’équilibre et de reconnaissance, la QVCT contribue à :
- Réduire le turnover et l’absentéisme,
- Renforcer l’attractivité RH,
- Valoriser la marque employeur.
C’est donc un atout majeur pour attirer, motiver et fidéliser les talents, tout en améliorant le climat social.
Lire aussi : Marque employeur des PME : Comment l’améliorer ?
Au-delà des obligations, la QVT, un réel intérêt pour l’entreprise
Si la QVT repose sur un cadre légal, son utilité dépasse largement les seules obligations employeur. Elle constitue un investissement stratégique pour toute entreprise qui souhaite conjuguer santé des salariés, efficacité opérationnelle et attractivité.
En améliorant les conditions de travail, l’entreprise crée un environnement plus serein, plus engageant, propice à la motivation, à la créativité et à la performance durable.
Quelques idées d’actions ou d’atelier QVT à mettre en place :
- Télétravail encadré et adapté aux besoins des équipes,
- Prévention nutrition (ateliers ou application TA Nutrition),
- Team building et cohésion d’équipe,
- Ergonomie des postes de travail ,
- Formations à la gestion du stress, à la communication ou à la coopération,
- Espaces de discussion sur le travail,
- Aménagement du temps de travail,
- Accompagnement du changement lors des projets de transformation
- …
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Sources :
Santé et sécurité au travail : obligations de l’employeur. (2024, 11 juin). Service-Public.fr. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2210
Qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) | Anact. (s. d.). https://www.anact.fr/qualite-de-vie-et-des-conditions-de-travail